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Se lever
Il y des matins au goût amer
Où l'on se dit tout est à refaire
La vie sans dessus-dessous
Dans son lit ni dur ni mou
A du mal à dire bonjour
Avec ses S.O.S de secours
Dans ma tête les jours se font la courte échelle
Ils voudraient bien se faire la belle
Faire le mur comme des contrebandiers
Ne plus pointer aujourd'hui sur le calendrier
Hier aujourd'hui demain ont déserté le temps
Dégradés comme des insoumis
Ils finiront leurs jours sur du papier jauni
Chaque jour est le palimpseste du suivant
Qui montre ses dents avant de mourir dans
La gueule du temps.
Silhouettes
Je les vois de dos
Mes potes de bistrots
Marchant de travers
Comme les étiquettes
Sur les bouteilles
De Johnnie Walker
Condiments
Il n'y en a plus
Plus de cornichons
Sont tous partis
Sans dire au revoir
Même pas un signe
Au p'tit oignon blanc
Resté tout seul
Au fond du bocal
Dans son vinaigre blanc
C'est peut-être çà la solitude
Tout seul au fond d'un bocal
Dans du vinaigre blanc
Écrire
Écrire...
Comme enlever une pierre
À un mur...
Espérer qu'il s'écroule
Sentir notre âme allégée
Devant les gravas
Écrire...détruire...
Peut-être...
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Un homme sans contradictions est une coquille vide
La poésie c'est dire je t'aime au désert
La poésie a un goût paléolithique de pierre à fusil
Dans son silex têtu l'étincelle atteint l'inutile
Tailler la poésie comme un silex
Le métier de poète ? VIVRE IVRE !
Aujourd'hui premier jour de l'automne
L'escargot se recroqueville dans sa coquille
Tout marche sur une béquille
Là où il n'y a pas d'élévation il n'y a pas d'Art
Celui qui n'a jamais vu des chevaux galoper dans les steppes célestes n'a jamais rien vu.
Même avec la porte ouverte
L'oiseau continue à tourner en rond dans sa cage
La liberté vaste comme le ciel
Attend l'envol du timide passereau
De l'air de l'air de l'air
Ai-je besoin de tout cet air pour voler ?
Dit l'oiseau
Et le ciel lui répondit
Une porte ouverte ne fait pas la liberté
Quand les barrières disparaissent
La peur se redresse
Sommes-nous prêts pour la liberté ?
Mangez-vous avant votre date de péremption
Sinon vous risquez de vous empoisonner la vie
Les mots
Il y a des fins de mots difficiles
et des fins de moi compliquées
C'est dur de parler de tout çà sans dire un mot
Surtout quand on ne peut compter que sur soi
Faut pas compter sur les mots des autres
Dans ces moments là il faut avancer à mots couverts
Ne pas dire un mot plus haut qu'un autre
Sont très susceptibles les mots
Le moindre mots de travers ça vous foudroie tout droit du regard
Les mots faut les respecter et surtout pas les forcer
Des fois ils viennent tout seuls au moment où on ne s'y attendait pas
Comme avec les chevaux il faut savoir parler à l'oreille des mots
Ils tournent des fois très très longtemps dans notre ventre comme Un pur-sang dans son enclos et un jour c'est la délivrance
On ne sait pas pourquoi
Comme une source qui jaillit du plus profond de la terre
Les mots faut être patient avec eux
Je les aime quand ils viennent nous parler à l'oreille avec leurs naseaux tout chauds
Dans ces moments là je ressens toute leur force comme si je m'endormais contre le ventre d'un cheval couché
J'ai toujours rêvé de m'endormir contre le ventre d'un cheval couché
Le ciel est plein de lumière
Les heures n'ont plus d'ombres
devant est passé derrière
maintenant tout est décombres
Les mots sont de la monnaie verbale
Des comptes en banque de la parole
Qui vous mettent parfois dans le rouge
Le coeur à découvert
Dans le silence de la douleur